Michel Barnier face à l’urgence écologique : les ONG haussent le ton

À la veille d’un discours de politique générale attendu du Premier ministre Michel Barnier, les ONG environnementales montent au créneau. Le Réseau Action Climat (RAC), qui regroupe de nombreuses associations, exhorte le gouvernement à prioriser la transition écologique. Alors que la France accuse un retard alarmant sur ses objectifs climatiques, les ONG appellent à des actions concrètes face à une situation qu’elles jugent paradoxale : alors que les impacts du changement climatique se font de plus en plus destructeurs, la réponse politique semble faiblir.

Une situation critique : retard sur les objectifs climatiques

Les derniers rapports de l’Observatoire climat-énergie du RAC, publiés mi-septembre, montrent que la France est en mauvaise posture sur plusieurs fronts climatiques, notamment dans le secteur des transports et le développement des énergies renouvelables. Pire encore, les chiffres du premier semestre 2024 révèlent un ralentissement de la baisse des émissions de gaz à effet de serre, une tendance qui inquiète profondément les acteurs écologistes. Anne Bringault, directrice des programmes du RAC, rappelle que ces retards sont en grande partie structurels, aggravés par une faible réponse politique.

Découvrez plus

Commencez à économiser
sur vos facture dès maintenant !

Des signaux politiques alarmants

Les premiers gestes du gouvernement de Michel Barnier ont envoyé des signaux inquiétants pour la transition écologique. Parmi les décisions qui préoccupent les ONG, on compte la suppression du Secrétariat général à la planification écologique, un outil clé pour coordonner les actions en matière de climat. De plus, le ministère de la Transition écologique a subi une série de déconstructions, perdant des portefeuilles cruciaux comme les Transports, le Logement et la Biodiversité.

Jean Burkard, directeur du plaidoyer de WWF France, résume bien la situation : « Michel Barnier a coupé les bras du ministère de la Transition écologique, le projet de loi de finances risque de lui couper les jambes. » En effet, des réductions budgétaires dans des domaines essentiels tels que le Fonds vert, le soutien au véhicule électrique et la rénovation énergétique des logements sont prévues, ce qui compromet encore davantage la réponse écologique de l’État.

Trois priorités pour remettre la transition écologique au centre

Face à ces défis, les ONG plaident pour un retour urgent de la transition écologique au cœur de l’agenda politique. Elles demandent à Michel Barnier de concentrer son discours sur trois axes clés :

  1. Renforcer la planification écologique : Une planification claire et ambitieuse est nécessaire pour garantir que la France atteigne ses objectifs climatiques, notamment celui de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici 2030.
  2. Financer la transition : Les ONG réclament des engagements financiers clairs pour soutenir cette planification, en alignant le budget de l’État sur les priorités climatiques.
  3. Protéger les libertés associatives : Elles alertent également sur les menaces qui pèsent sur les associations, notamment à travers des lois et amendements visant à restreindre les libertés d’action des organisations de la société civile.

Des solutions pour un financement durable

Les ONG proposent plusieurs pistes pour financer la transition. Fanny Petitbon, responsable de 350.org France, critique le manque de volonté politique pour mobiliser des fonds pourtant disponibles. Elle propose des mesures telles que l’instauration d’un ISF climatique, une taxe carbone sur le patrimoine financier ou encore une taxation renforcée des profits et dividendes des entreprises les plus polluantes.

Cécile Duflot, ancienne ministre et directrice générale d’Oxfam France, estime que la suppression des niches fiscales liées aux énergies fossiles pourrait rapporter jusqu’à 33 milliards d’euros dès la première année. Le RAC propose également des mesures immédiates comme une hausse de la taxe sur les billets d’avion, qui pourrait générer 4 milliards d’euros, ou encore un renforcement du malus sur les SUV, potentiellement source de 1,8 milliard d’euros pour financer les véhicules électriques.

Libertés associatives menacées

Les ONG s’inquiètent également d’une menace grandissante sur leurs libertés d’action. Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, dénonce les tentatives récentes de restreindre les droits des associations écologistes. Qu’il s’agisse de lois ou d’amendements visant à retirer des avantages fiscaux aux organisations mises en cause dans des procès, ou de la rhétorique sur « l’écoterrorisme », les ONG sont en première ligne des attaques politiques.

Cécile Duflot, en conclusion, a réaffirmé l’engagement inébranlable des associations malgré un contexte de plus en plus hostile : « Nous sommes toujours là. » Mais la question reste entière : le gouvernement de Michel Barnier entendra-t-il l’appel des ONG pour réorienter la France vers une transition écologique à la hauteur des enjeux ?

Le discours du Premier ministre, suivi de la présentation du projet de loi de finances, sera un moment décisif pour déterminer si la France est prête à relever ce défi vital pour son avenir.

Réduisez vos factures

jusqu’à 40% par an ! Avec PHOTO ECOLOGIE un devis gratuit et sans engagement !

“Photo Ecologie propose des produits, durables et accessibles. Nos experts certifiés RGE vous accompagnent à chaque étape de votre projet de rénovation énergétique.”

Une femme dans sa maison

Avec le soutien de nos partenaires bancaires, nous facilitons le financement de vos projets énergétiques.
Allégez vos factures, augmentez votre confort !

Ceci peut aussi vous intéresser