Alors que la France s’engage sur une trajectoire ambitieuse pour décarboner son mix énergétique,...
Budget 2025 et transition énergétique
En 2023, les émissions de gaz à effet de serre en France ont diminué de 5,8 %, selon le Citepa. Tous les secteurs ont contribué à cette baisse. Cependant, les objectifs de neutralité carbone ne sont pas encore atteints. Les défis restent nombreux, notamment en ce qui concerne la séquestration du CO2 par les forêts et les sols.
Les émissions de gaz à effet de serre en France ont baissé de 5,8% entre 2022 et 2023, selon le Citepa. Cette diminution représente une réduction de 22,8 millions de tonnes équivalent CO2. Cette baisse dépasse les estimations précédentes de mars 2024, qui prévoyaient une diminution de 4,8%. Les données complètes seront publiées dans le rapport Secten 2024.
Tous les grands secteurs économiques ont contribué à cette réduction :
Cependant, le budget carbone, tenant compte des puits de carbone, n’a pas été respecté. Les émissions moyennes ont atteint 380 millions de tonnes, dépassant ainsi l’objectif fixé à 379 millions de tonnes.
La dynamique de réduction des émissions de gaz à effet de serre en France a varié au fil des ans. Entre 1990 et 2005, les émissions ont stagné. De 2006 à 2014, elles ont diminué de manière irrégulière, avant d’augmenter lentement de 2014 à 2017. Depuis 2017, une tendance à la baisse plus marquée est observée. En 2020, les émissions ont chuté de 9,2% en raison de la pandémie de Covid-19, avant de rebondir de 5,7% en 2021. En 2023, avec une baisse de 5,8%, la France enregistre sa troisième plus forte réduction annuelle, après 2020 et 2014.
La réduction de 2023 est notable, car tous les grands secteurs émetteurs ont contribué à cette diminution. Cela contraste avec les années précédentes, où des baisses importantes étaient souvent dues à des facteurs conjoncturels comme des crises économiques ou des hivers particulièrement doux.
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Les émissions du secteur de l’industrie de l’énergie ont diminué de 17,9% en 2023 par rapport à 2022. Cette baisse est due à deux facteurs principaux :
En 2023, les centrales nucléaires, qui avaient été partiellement indisponibles en 2022, ont repris leur activité. Cela a augmenté la production d’électricité nucléaire de 41,5 TWh. La production d’énergie renouvelable a également progressé. Les augmentations sont de 9 TWh pour l’hydraulique, 12 TWh pour l’éolien et 3 TWh pour le solaire.
En conséquence, la production par les centrales thermiques a baissé de 14 TWh. Le niveau d’émissions de ce secteur, 35 Mt CO2e en 2023, est le plus bas depuis 1990. Il respecte le budget carbone de la SNBC-2 ajusté à 48 Mt CO2e par an pour la période 2019-2023. L’objectif pour 2030 est de 27 Mt CO2e selon la SNBC-3 provisoire.
En 2023, le transport routier est resté le principal émetteur de gaz à effet de serre en France, avec 119 Mt CO2e. Ce chiffre représente près d’un tiers des émissions totales. Les émissions de ce secteur ont diminué de 3,4% entre 2022 et 2023, poursuivant une tendance à la baisse observée depuis 2015. En 2020, les émissions avaient chuté de près de 15 % en raison des restrictions de déplacement liées à la pandémie de Covid-19. Cependant, elles ont rebondi en 2021 et 2022. En 2023, plusieurs facteurs expliquent cette réduction :
Les émissions de gaz à effet de serre du transport aérien domestique ont diminué de 3,4% en 2023 par rapport à 2022. Cette baisse est en grande partie due à la mise en place du décret du 22 mai 2023 (Décret n° 2023-385). Ce dernier interdit les vols de courte durée lorsque des alternatives ferroviaires directes existent. Les émissions du transport aérien international ont augmenté de 16 % par rapport à 2022. Cependant, elles restent encore 15 % inférieures au niveau de 2019.
Le transport aérien domestique a vu ses émissions augmenter de 1990 à 2000. De 2002 à 2015, ces émissions ont diminué. Ensuite, elles ont de nouveau augmenté jusqu’à la crise du Covid-19 en 2020, qui a provoqué une forte réduction des émissions. En 2021 et 2022, la reprise du trafic aérien a entraîné une nouvelle augmentation des émissions. Cependant, en 2023, cette tendance s’est inversée pour les vols domestiques grâce aux nouvelles réglementations.
Les émissions de GES du secteur des bâtiments ont fortement diminué en 2023. Ce secteur, incluant les usages résidentiels et tertiaires, a atteint un niveau d’émissions de 58,4 Mt CO2e, le plus bas depuis 1990. Cette tendance à la baisse, observée depuis 2017, a été temporairement interrompue en 2021. Or, elle a repris en 2023 avec une réduction de 8,8% par rapport à l’année précédente. Plusieurs facteurs expliquent cette baisse :
Le budget carbone pour le secteur des bâtiments dans la SNBC-2, ajusté en 2023, était de 78 Mt CO2e par an en moyenne. Il a été respecté, avec une moyenne de 68,6 Mt CO2e par an entre 2019 et 2023.
Pour le secteur de l’industrie manufacturière, les émissions de gaz à effet de serre ont continué à baisser en 2023. Cette réduction suit une tendance observée en 2022. Les émissions totales du secteur ont diminué de 8,7% par rapport à l’année précédente. Cette baisse est principalement due aux réductions significatives dans les trois principaux secteurs émetteurs :
Ensemble, ces trois secteurs représentaient 69 % des émissions totales de GES de l’industrie en 2022. En 2023, les émissions des minéraux non métalliques ont diminué de 6,9 % et celles de la chimie de 6,4 %. Celles de la métallurgie des métaux ferreux ont baissé de 13,9 %. Ces réductions s’expliquent par la baisse de la production dans les secteurs à fortes émissions. Ces derniers comprennent le ciment (-7,3 %), l’acier (- 6,4 % pour l’acier de hauts-fourneaux) et la chimie organique et inorganique (- 9 %).
D’autres secteurs de l’industrie ont également vu des baisses d’émissions de GES, variant entre 3 % et 14 %. Ainsi, la consommation de gaz naturel dans la grande industrie a chuté de 19 % en 2023 par rapport à 2022. Cette baisse a contribué à une réduction totale d’environ 10 % de la consommation de gaz naturel. Elle est également due à des contraintes d’approvisionnement. La réduction de la consommation des autres combustibles fossiles y a aussi contribué, mais dans une moindre mesure.
Le budget carbone pour le secteur de l’industrie dans la SNBC-2, fixé à 75 Mt CO2e par an en moyenne pour 2019-2023, a été respecté. La moyenne des émissions sur cette période était de 72,5 Mt CO2e par an. D’ici 2030, la SNBC-2 prévoit que ce secteur réduise ses émissions à 55 Mt CO2e. Les objectifs provisoires annoncés en 2023 en amont de la SNBC-3 fixent la cible à 45 Mt CO2e. À la fin de l’année 2023, les 50 établissements les plus polluants ont fixé un objectif de baisser leurs émissions de 45 % avant 2030.
En 2023, les émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole ont diminué de 1,6 % par rapport à 2022. La raison principale de cette baisse est la réduction des émissions de méthane (CH4) et de protoxyde d’azote (N2O). Les émissions de N2O ont diminué de 1,6 %, grâce à la baisse des apports d’engrais minéraux et organiques au sol. De même, les émanations de CH4 ont également chuté de 1,6 %. Cela est dû à la diminution du cheptel bovin et, dans une moindre mesure, du cheptel porcin.
Les dégagements de dioxyde de carbone (CO2) dans le secteur agricole ont diminué de 1,5 %. Cependant, les rejets liés aux apports en urée ont augmenté. En 2023, le bétail bovin a continué de diminuer, mais plus lentement que les années précédentes. La réduction était de 1,3 % pour les vaches allaitantes et de 2,1 % pour les vaches laitières. Les livraisons d’engrais ont également baissé par rapport à l’année précédente, tandis que l’utilisation de l’urée a augmenté. Le nombre de méthaniseurs agricoles a légèrement augmenté en 2023.
Le budget carbone pour le secteur agricole, fixé à 77,6 Mt CO2e par an, a été respecté entre 2022 et 2023. La moyenne des émissions sur cette période était de 76,1 Mt CO2e par an.D’ici 2030, ce secteur doit réduire ses émissions à 69 Mt CO2e selon la SNBC-2. Les objectifs provisoires de la SNBC-3 prévoient une baisse des émanations à 68 Mt CO2e, avec une réduction annuelle de 1 %.
Les forêts et les sols en France jouent un rôle important en tant que puits de carbone. Ils absorbent et stockent le CO2 présent dans l’atmosphère. Ces puits permettent de réduire la quantité nette de gaz à effet de serre, aidant ainsi à atténuer le changement climatique.
Cependant, plusieurs problèmes affectent actuellement ces capteurs de carbone. Depuis 2015, des sécheresses répétées, des maladies touchant les arbres et une augmentation des récoltes de bois ont considérablement affaibli leur capacité de séquestration du carbone. Ainsi, la capacité d’absorption de carbone des forêts françaises a été divisée par deux au cours de la dernière décennie.
Les chiffres illustrent bien la gravité de la situation. Au début des années 2000, les puits de carbone forestiers en France absorbaient environ 45 Mt CO2 par an. Aujourd’hui, cette capacité est réduite à environ 20 Mt CO2 par an. Cette diminution dramatique signifie qu’il faut redoubler d’efforts dans tous les secteurs pour atteindre les objectifs de neutralité carbone.
La Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC-2) avait pour objectif de maintenir les puits de carbone entre -40 et -45 Mt CO2 d’ici 2030. Les objectifs provisoires de la prochaine SNBC-3, annoncés en 2023, n’ont pas encore établi de nouvelles cibles spécifiques pour ce secteur. Toutefois, il est clair que la réduction continue de la capacité de séquestration du carbone des forêts impose une pression accrue sur les autres secteurs. Cela afin de compenser ce déficit et d’atteindre la neutralité carbone.
La Stratégie nationale bas carbone (SNBC) a fixé des objectifs précis pour réduire les émissions de gaz à effet de serre en France sur la période 2019-2023. Les objectifs ont été atteints hors UTCATF (Utilisation des Terres, Changements d’Affectation des Terres et Foresterie), avec une moyenne d’émissions de 400 Mt CO2e par an, contre un budget prévu de 420 Mt CO2e. Cependant, en tenant compte des puits de carbone de l’UTCATF, les émissions ont dépassé le budget fixé. Elles étaient de 380 Mt CO2e, alors que l’objectif était de 379 Mt CO2e. Ce dépassement s’explique par la réduction de la capacité des forêts et des sols à absorber le CO2. Les sécheresses, les maladies des arbres et l’augmentation des récoltes de bois en sont les principales causes.
Les objectifs de la SNBC-3, annoncés provisoirement en 2023, sont encore plus ambitieux. Pour atteindre la neutralité carbone avant 2050, il est prévu de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 4 à 5 % par an. Cette trajectoire exige un effort considérable de tous les secteurs économiques. La SNBC-3 met l’accent sur des actions renforcées dans les domaines de l’énergie, des transports, de l’industrie, des bâtiments et de l’agriculture. Les mesures comprennent :
Le respect de ces objectifs nécessite également de renforcer les puits de carbone. Cela nécessite la restauration et la protection des forêts ainsi que la promotion de pratiques agricoles durables. Il est également important de développer des technologies de captage et de stockage du CO2. La SNBC-3 prévoit aussi d’accroître les investissements dans la recherche et le développement. Cela permet de trouver de nouvelles solutions innovantes pour la réduction des émissions et l’amélioration de la séquestration du carbone.
La France fait face à plusieurs obstacles pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre. La dépendance aux énergies fossiles est un frein majeur. De plus, il y a un manque de politiques structurelles robustes pour soutenir une transition vers une économie plus verte. Les secteurs de l’industrie et de l’agriculture, en particulier, nécessitent des réformes profondes pour réduire leur impact environnemental.
En outre, les voitures émettent un sixième des GES en France et constituent la moitié des émissions du transport. Entre 2012 et 2022, le parc automobile a augmenté. Cependant, les émissions totales de gaz à effet de serre des voitures n’ont pratiquement pas changé, sauf pendant la crise sanitaire. L’augmentation de l’efficacité énergétique des moteurs thermiques et le développement des motorisations hybrides et électriques ont contribué à cette stabilité. Cependant, la baisse des émissions unitaires est limitée par la hausse des motorisations essence, plus polluantes que les moteurs diesel. L’alourdissement et le vieillissement des voitures freinent aussi cette réduction.
Pour réduire les émissions, des investissements massifs dans les infrastructures de transport en commun et les mobilités douces sont nécessaires. Le soutien financier aux projets de biocarburants avancés est essentiel pour l’aviation et le maritime. Ces mesures visent à réduire les émissions dans le secteur des transports. De plus, la rénovation thermique des bâtiments est cruciale pour diminuer la consommation énergétique des ménages et des entreprises. Le fonds chaleur, par exemple, a été augmenté pour soutenir les projets de production de chaleur renouvelable.
Le gouvernement prévoit de fixer des trajectoires d’incorporation de biogaz dans les réseaux de gaz. Cela vise une part d’au moins 15 % de biogaz injectés avant 2030. La promotion des technologies de biométhane et de la méthanisation est également renforcée. Cette initiative utilise les effluents d’élevage et les déchets organiques comme sources d’énergie renouvelable.
Le gouvernement doit jouer un rôle clé en établissant des cadres de régulation et en mobilisant des financements pour la transition énergétique. La régulation du marché de l’électricité, par exemple, vise à garantir des prix stables et à inciter les investissements dans les énergies renouvelables. En parallèle, des lois récentes, telles que la loi ASAP et la loi APER, simplifient les procédures administratives pour les projets environnementaux. Elles favorisent les investissements privés durables.
Le gouvernement s’engage également à soutenir l’innovation et à structurer les filières industrielles liées à la transition énergétique. Des programmes comme MaPrimeRénov’ financent la rénovation énergétique des habitations. Des aides spécifiques sont également allouées aux ménages modestes pour combattre la précarité énergétique. L’établissement d’un cadre législatif et financier stable est essentiel pour atteindre les objectifs climatiques de 2030 et 2050. Cela garantira également la compétitivité et la durabilité de l’économie française.
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