Cuba mise sur l’énergie solaire avec l’aide de la Chine

Des black-out à répétition, une population à bout

Dans un pays où le mot « apagón » (coupure de courant) est devenu aussi courant que le bonjour, l’accès à l’électricité est devenu un enjeu vital. Si la capitale La Havane est relativement préservée, les provinces orientales peuvent subir jusqu’à 20 heures de coupure par jour, paralysant les activités agricoles, les hôpitaux, les écoles et les foyers. En six mois, quatre black-out complets ont plongé l’île dans l’obscurité, révélant les failles criantes de l’infrastructure électrique nationale.

Pékin au secours de son allié caribéen

C’est vers la Chine, partenaire politique et économique de longue date, que Cuba se tourne pour sortir de l’impasse. Pékin a déjà fait livrer 5 000 panneaux photovoltaïques et s’engage à soutenir la transition par des prêts à taux avantageux, des dons matériels, et une expertise technique reconnue mondialement.

L’ambition : déployer à grande échelle des installations solaires capables d’alléger la charge sur le réseau national et de fournir une alimentation autonome dans les zones rurales les plus touchées. Un programme qui n’a rien d’anecdotique : il pourrait aussi assurer la survie politique du régime, menacé par le mécontentement populaire.

Une part encore marginale des renouvelables

Aujourd’hui, les énergies renouvelables ne représentent qu’environ 5 % de la production d’électricité cubaine. Le potentiel solaire est pourtant énorme sur cette île tropicale. L’objectif affiché par les autorités : atteindre 24 % de production renouvelable d’ici 2030, principalement grâce au photovoltaïque. Une feuille de route ambitieuse qui nécessitera des investissements colossaux, mais qui pourrait transformer structurellement le modèle énergétique du pays.

Un pari politique et technologique

Derrière le virage solaire de Cuba, se joue bien plus qu’une simple modernisation des infrastructures. Il s’agit d’un pari de souveraineté, d’un test de résilience pour un régime en crise, et d’un partenariat stratégique avec la Chine, qui voit dans cette alliance un levier d’influence supplémentaire dans la région.