Climat : la Chine enregistre pour la première fois une baisse de ses émissions de CO₂ liée à l’essor des énergies vertes

Une baisse inédite malgré une demande énergétique en hausse

Selon les données analysées, les émissions de CO₂ chinoises ont diminué de 1,6 % au premier trimestre 2025 par rapport à la même période en 2024. Sur l’ensemble de l’année, la baisse atteint 1 %. Cette évolution constitue une rupture : jusqu’ici, les rares reculs des émissions chinoises s’expliquaient principalement par des ralentissements de l’activité industrielle ou des crises conjoncturelles.

Cette fois, la dynamique est différente. Malgré une hausse continue de la consommation d’énergie, la Chine a su répondre à cette demande croissante en misant davantage sur l’éolien, le solaire et le nucléaire, réduisant ainsi sa dépendance au charbon, principal responsable de ses émissions.

Vers un tournant structurel de la production énergétique

Le rapport souligne que la production d’électricité à partir de sources renouvelables et nucléaires a progressé plus vite que la demande, entraînant une baisse de 2 % des émissions du seul secteur électrique entre mars 2024 et mars 2025. Un signal inédit, qui pourrait annoncer un basculement structurel dans la trajectoire énergétique du pays.

« Il s’agit d’un moment charnière », estiment les analystes de Carbon Brief. « La Chine démontre pour la première fois qu’une croissance économique soutenue peut s’accompagner d’une baisse effective des émissions de CO₂. » Le pays pourrait ainsi amorcer un véritable virage dans la lutte mondiale contre le réchauffement climatique.

Une évolution contrastée au niveau international

Ce progrès chinois intervient dans un contexte international ambivalent. Plusieurs États, dont les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni, revoient à la baisse certains de leurs engagements climatiques, au nom de préoccupations économiques ou de souveraineté énergétique. La Chine, souvent critiquée pour la lenteur de sa transition, apparaît ici en contrepoint comme un acteur potentiellement moteur dans le redéploiement des énergies propres à l’échelle mondiale.