Budget 2025 pour la transition écologique

Un coup de frein sur les investissements verts

Le budget global du ministère de la Transition écologique augmente de 2,8 milliards d’euros, principalement grâce au soutien accru aux énergies renouvelables. Cependant, les investissements verts connaissent un recul net de 1,9 milliard d’euros par rapport à 2024. Les coupes majeures touchent :

• Les aides à l’achat de véhicules électriques, réduites de 1,5 à 1 milliard d’euros. Ces subventions viseront désormais en priorité les ménages modestes.
• La rénovation énergétique des logements via MaPrimeRénov, qui passe de 3,5 à 2,5 milliards d’euros. Le gouvernement renonce toutefois à une réforme impopulaire, permettant de nouveau des subventions pour des travaux ponctuels (isolation, chauffage).
• Le Fonds vert pour les collectivités locales, amputé de plus de moitié, avec seulement 1,1 milliard d’euros alloués.

Incertitudes sur les enveloppes restantes

Certaines priorités vertes manquent de clarté.

• Le Fonds chaleur, essentiel au développement des énergies renouvelables thermiques, est flou quant à son avenir.
• Les crédits pour la biodiversité augmenteront de 50 % par rapport à 2023, mais après une forte hausse en 2024, cela représente en réalité un recul.

Un effort fiscal accru pour les ménages et entreprises

Alors que les investissements baissent, le gouvernement table sur une hausse des recettes fiscales de 5,3 milliards d’euros au nom de la transition écologique :

• Accise sur l’électricité : la fin du bouclier tarifaire entraînera une augmentation de 3 milliards d’euros pour les consommateurs.
• TVA sur les chaudières à gaz : elle passera de 5,5 % à 20 %, incitant à abandonner le chauffage fossile.
• Transport et mobilité : la taxe sur les billets d’avion rapportera 1 milliard d’euros, tandis que le malus pour les véhicules polluants et la réduction des avantages pour les voitures thermiques génèreront 600 millions d’euros.

Des mesures controversées, un avenir incertain

Certaines mesures, comme la suppression des niches fiscales polluantes (gazole non routier), ont été écartées. D’autres, comme la TVA sur les chaudières à gaz, suscitent déjà des protestations de la part des industriels. Reste à voir si ces orientations franchiront l’obstacle parlementaire.

Un paradoxe écologique

Le budget 2025 reflète une volonté de maintenir une trajectoire écologique, mais les reculs budgétaires et la fiscalité renforcée pourraient freiner les ambitions affichées. Si le gouvernement affirme vouloir accélérer la transition, la question demeure : à quel coût pour les acteurs concernés et pour la compétitivité de l’économie française ?