Journée mondiale de la Terre 2025

Un rendez-vous mondial ancré dans l’histoire

La Journée mondiale de la Terre n’est pas née d’hier. Elle trouve ses racines aux États-Unis en 1970, lorsqu’un sénateur visionnaire, Gaylord Nelson, initie une manifestation de masse pour alerter sur les enjeux environnementaux. À l’époque, l’événement déclenche un mouvement national, qui débouchera notamment sur la création de l’Agence de protection de l’environnement (EPA) et sur les premières grandes lois américaines sur l’air, l’eau et les espèces menacées.

En 1990, la Journée de la Terre prend une dimension véritablement planétaire, réunissant 200 millions de personnes dans 140 pays. En 2016, elle coïncide même avec la signature de l’Accord de Paris sur le climat. Aujourd’hui, plus d’un milliard de citoyens s’y impliquent à travers 190 pays, faisant du 22 avril la plus grande mobilisation environnementale au monde.

Une urgence climatique qui ne faiblit pas

L’année 2023 a marqué un tournant. Juillet fut désigné comme le mois le plus chaud jamais enregistré depuis le début de l’humanité. Canicules records, feux de forêts dévastateurs du Canada à la Sibérie, pics de chaleur extrêmes en Chine ou au Maroc… Les preuves du dérèglement climatique s’accumulent. Et la tendance ne s’inverse pas. En mars 2024, la Terre a enregistré son dixième mois consécutif de températures anormalement élevées.

« L’ère du réchauffement climatique est terminée. Place à celle de l’ébullition mondiale », avertissait Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU. Un constat sans appel, accompagné d’un message clair : nous n’avons plus le luxe de remettre à demain les décisions d’aujourd’hui.

À quoi sert le Jour de la Terre ?

Sous l’égide du Earth Day Network, cette journée vise à sensibiliser chacun à la fragilité de notre écosystème, et à souligner notre responsabilité collective. Car la Terre, que les Nations unies appellent officiellement « Terre nourricière », est notre seul foyer.

L’enjeu est double : célébrer la biodiversité de notre planète et engager des actions concrètes pour sa préservation. Nettoyages urbains, plantations d’arbres, ateliers de recyclage, événements culturels ou conférences éducatives : les initiatives locales fleurissent aux quatre coins du globe. En France, des dizaines d’événements ont été organisés du 19 au 22 avril, allant de marches pour le climat à des ateliers végétaliens, sans oublier les célèbres « clean walks ».

La France aussi en première ligne

Avec la montée du niveau des océans, certaines villes françaises pourraient se retrouver sous l’eau d’ici 2200, si rien n’est fait. Dunkerque, La Rochelle, Marseille, ou encore Sète figurent parmi les zones les plus vulnérables, selon une carte publiée par l’ONG Climate Central. Et face à la montée des eaux, même les digues pourraient s’avérer inefficaces.

Météo France propose désormais des outils concrets pour visualiser l’avenir climatique de chaque région. À Paris, par exemple, un scénario « optimiste » table sur +1,6°C d’ici 2050. Le scénario « pessimiste », lui, prévoit +3°C. Ce sont bien nos choix présents qui trancheront entre ces deux futurs.

Une journée, un déclic ?

Le Jour de la Terre n’est pas un simple symbole. C’est un moment charnière. Une piqûre de rappel pour chacun : individus, entreprises, gouvernements. Un moment pour revoir nos habitudes, réévaluer nos choix et repenser notre rapport à la planète.

Changer nos modes de consommation, soutenir des politiques ambitieuses, protéger les écosystèmes et agir localement : ce sont les leviers à notre portée. Car si les défis sont immenses, le pouvoir de les affronter nous appartient.