Autoconsommation électrique : un avantage pour vous et pour la France

Un engouement croissant pour l’autoconsommation solaire

Le nombre d’installations en autoconsommation individuelle a fortement progressé en France, atteignant 677 411 fin 2024, soit une hausse de 54 % par rapport à l’année précédente. Cette tendance s’inscrit dans un contexte où la consommation électrique ne cesse d’augmenter, notamment en raison du développement des véhicules électriques et du chauffage électrique.

Face à ces enjeux, l’autoconsommation solaire apparaît comme une solution efficace. Elle permet de limiter la dépendance au réseau national, d’alléger la demande aux heures de pointe et de réduire l’artificialisation des sols en exploitant les toitures existantes plutôt que d’installer de nouvelles centrales au sol.

Des économies significatives sur la facture d’électricité

D’un point de vue économique, l’autoconsommation permet de produire de l’électricité à un coût inférieur à celui de l’électricité achetée auprès d’un fournisseur. En 2024, le coût de production d’une installation solaire de 3 à 9 kWc variait entre 13 et 19 centimes d’euros par kWh, alors que le prix du kWh sur le marché réglementé s’élevait à 25 centimes.

Les professionnels dont l’activité se concentre sur la journée, comme les agriculteurs ou les entreprises du secteur tertiaire, peuvent également tirer profit de cette solution. Plus la puissance installée est élevée, plus le coût du kWh est bas. Dans les régions les plus ensoleillées, une installation de 36 kWc permet de produire de l’électricité à 14 centimes par kWh, un coût qui descend à 12 centimes pour une installation de 100 kWc et à 11 centimes pour 250 kWc.

Une rentabilité conditionnée par l’autoconsommation

Pour les particuliers, la rentabilité d’une installation dépend de la part d’électricité consommée sur place. À partir d’une puissance de 3 à 9 kWc, une autoconsommation de seulement 25 % entraîne un amortissement en 19 ans. En revanche, si l’autoconsommation atteint 45 %, l’installation devient rentable en 14 ans.

Pour maximiser cette part, il est recommandé de programmer les appareils énergivores en journée, lorsque les panneaux produisent de l’électricité. Cela permet non seulement d’accélérer la rentabilité de l’installation, mais aussi de limiter la pression sur le réseau électrique aux heures de forte demande.

Concernant les kits solaires de faible puissance dits « plug and play », leur rentabilité est rapide, autour de cinq ans, mais les économies générées restent limitées.

Une orientation optimale pour améliorer la production

L’orientation des panneaux influence directement leur efficacité. Une installation plein sud offre une production maximale, mais il peut être plus avantageux de combiner différentes orientations (sud, est et ouest). Bien que cela réduise la production totale d’environ 10 %, cela permet d’étaler la production sur la journée et d’augmenter le taux d’autoconsommation de 6 %.

Faut-il investir dans le stockage d’énergie ?

Si les batteries stationnaires permettent de stocker l’énergie pour une utilisation ultérieure, l’Ademe recommande d’évaluer leur pertinence avant d’investir. La fabrication de ces équipements mobilise des ressources minérales et métalliques, ce qui pose des questions environnementales. L’agence encourage plutôt à adapter les habitudes de consommation en programmant les appareils énergivores pendant les heures d’ensoleillement et en utilisant les véhicules électriques comme solution de stockage.

L’autoconsommation solaire représente ainsi un levier stratégique pour réduire sa facture d’électricité tout en contribuant à la transition énergétique. Son efficacité dépend toutefois d’une bonne gestion des consommations et d’un dimensionnement optimal des installations.