Climat : un tournant critique avec le dépassement du seuil de 1,5°C en 2024

Une tendance sans précédent dans l’histoire moderne

Selon le rapport du Service pour le changement climatique (C3S) de Copernicus, 2024 n’est pas seulement l’année la plus chaude jamais enregistrée depuis le début des relevés en 1850 : elle dépasse également, avec 2023, le seuil symbolique de 1,5°C. Bien que cette limite ait été atteinte temporairement, ce phénomène souligne une accélération continue du réchauffement global. Les scientifiques précisent toutefois que l’objectif de l’accord de Paris – maintenir le réchauffement sous 1,5°C sur une période prolongée – n’est pas encore définitivement compromis.

Conséquences climatiques et humaines majeures

Cette augmentation des températures ne reste pas sans impact. En 2024, les catastrophes climatiques se sont multipliées :

• Incendies dévastateurs en Californie, qualifiés de « pires de l’histoire » par les autorités américaines.
• Inondations historiques en Afrique de l’Ouest et centrale.
• Événements extrêmes tels que les ouragans violents aux Caraïbes et les vagues de chaleur mortelles, causant plus de 1 300 décès pendant le pèlerinage de La Mecque.

Sur le plan économique, les pertes liées aux catastrophes naturelles ont atteint 320 milliards de dollars en 2024, selon Munich Re. Le coût humain et financier s’alourdit à mesure que le réchauffement s’accélère.

Les océans en première ligne

Les océans, qui absorbent 90 % de l’excès de chaleur, sont gravement touchés. En 2024, leur température moyenne de surface a atteint 20,87°C, un record inédit. Cette surchauffe affecte directement les courants marins et amplifie les phénomènes climatiques extrêmes. Les niveaux de vapeur d’eau dans l’atmosphère, alimentés par des mers plus chaudes, ont également atteint des sommets, aggravant les tempêtes et les ouragans.

Une lenteur politique face à l’urgence climatique

Alors que 2025 doit marquer la mise à jour des feuilles de route climatiques des États dans le cadre de l’Accord de Paris, les progrès sont lents. Aux États-Unis, les émissions de gaz à effet de serre n’ont reculé que de 0,2 % en 2024. Par ailleurs, la COP29 de Bakou a mis en lumière le manque d’ambition en matière de réduction des énergies fossiles.

Une lueur d’espoir : agir pour inverser la tendance

Malgré ces constats alarmants, les experts soulignent que des actions rapides et décisives pourraient encore infléchir la trajectoire climatique. Carlo Buontempo, directeur du service Copernicus, rappelle que « l’avenir est entre nos mains ».

Pour contenir le réchauffement sous 2°C et éviter les pires conséquences, une transition accélérée vers les énergies renouvelables, la réduction massive des émissions et la coopération internationale sont désormais indispensables.