France : plus d'un million de producteurs d'énergie solaire et éolienne

L’Occitanie en tête du mouvement

La région Occitanie se distingue avec 18 % des installations, ce qui en fait la zone la plus active en matière de production d’énergie solaire. Parmi les pionniers, Aimé, un retraité installé dans cette région, a équipé son domicile de 20 panneaux solaires en 2020. Résultat ? Il couvre désormais la majorité de ses besoins énergétiques grâce à sa propre production : « J’arrive à être en autonomie sept mois de l’année », confie-t-il au JT de TF1. Aimé n’est pas seul : 60 % des producteurs d’électricité consomment une partie de l’énergie qu’ils produisent, une proportion qui a triplé en seulement deux ans.

L’avantage économique est évident pour ces nouveaux producteurs. En effet, lorsqu’ils utilisent leur propre électricité, ils n’achètent que la quantité supplémentaire dont ils ont besoin auprès des fournisseurs. Aimé, par exemple, a réduit ses factures d’électricité de deux tiers et revend son surplus d’énergie à EDF, ce qui lui rapporte environ 500 euros par an. Cette tendance vers l’autoconsommation permet de faire face à la hausse des prix de l’énergie tout en réduisant l’empreinte écologique.

Des collectivités s’engagent également

Les particuliers ne sont pas les seuls à prendre part à cette révolution énergétique. À Rousson, une petite commune du Gard, la mairie a fait un pari ambitieux : couvrir 230 m² du toit de l’école avec des panneaux photovoltaïques. Cette initiative permet d’alimenter non seulement l’école, mais aussi plusieurs bâtiments publics tels que la salle des fêtes, le gymnase et le terrain de football. Selon Ghislain Chassary, maire de la ville, cet investissement vise à rendre la commune plus autonome en matière d’énergie.

Et le retour sur investissement est rapide. Christophe Teissier, directeur général des services de la mairie, explique que l’installation, hors subventions, a coûté 17 500 euros, mais a déjà permis d’économiser 22 000 euros : « Nous réalisons entre 6 000 et 10 000 euros d’économies chaque année ». Ce type de projet local, soutenu par les politiques publiques, témoigne de l’importance croissante des énergies renouvelables dans les collectivités.

Vers deux millions de producteurs d’ici 2027

Enedis, gestionnaire du réseau de distribution d’électricité, se réjouit de ces avancées et ambitionne d’aller encore plus loin. L’entreprise souhaite connecter 300 000 nouveaux producteurs chaque année, dix fois plus qu’en 2019. L’objectif est d’atteindre deux millions de producteurs d’électricité verte d’ici 2027. Pour cela, Enedis se prépare à adapter son réseau pour gérer cette arrivée massive de nouvelles sources d’énergie : « Nous sommes prêts à accompagner les particuliers, les collectivités et les entreprises dans cette transition », affirme Sylvaine Cazal, directrice territoriale d’Enedis.

Cette progression exponentielle témoigne d’un changement de paradigme dans la manière dont l’énergie est produite et consommée en France. Le modèle centralisé, dominé par les grandes infrastructures énergétiques, laisse progressivement place à un système décentralisé où chaque citoyen et chaque collectivité peut devenir acteur de la transition énergétique.

Une révolution énergétique en marche

Avec l’essor des panneaux solaires et des éoliennes domestiques, la France s’engage résolument vers une énergie plus propre et plus locale. Cette transition, portée par l’autoconsommation, permet non seulement de réduire les coûts énergétiques, mais aussi de diminuer l’impact environnemental. Ce mouvement est largement encouragé par les collectivités locales, qui, comme à Rousson, investissent pour devenir plus autonomes et durables.

Alors que le nombre de producteurs d’électricité individuelle continue d’augmenter, la France se rapproche de son objectif d’une transition énergétique réussie, dans laquelle chaque citoyen joue un rôle actif. Avec des initiatives comme celles d’Aimé ou de la commune de Rousson, la révolution énergétique est en marche, et ce n’est que le début.